Lyon au XVIIIe, un siècle surprenant
Lyon, Musées Gadagne, 22 novembre 2012 - 5 mai 2013.
Sous la direction de Maria-Anne Privat-Savigny.
Testo Francese.
Paris, 2012; br., pp. 320, ill. col., cm 17x24.
ISBN: 2-7572-0580-3
- EAN13: 9782757205808
Soggetto: Arti Grafiche (Disegno, Incisione, Miniatura),Pittura,Scultura
Testo in:
Peso: 1.18 kg
Une ville, un siècle, à la confluence de fleuves et d'innovations. Foisonnante, ambitieuse, l'exposition des Musées Gadagne1 décortique la vie intellectuelle, politique, artistique, économique et urbaine que Lyon abrita au siècle des Lumières. Plus de 500 objets et documents se déploient tant bien que mal dans l'espace dévolu aux expositions temporaires de ce bel édifice Renaissance. Maria-Anne Privat-Savigny et l'équipe de scénographes2 ont tenté de dérouler un parcours clair et cohérent, en distinguant les sections par des cimaises de couleurs différentes, en choisissant aussi de hiérarchiser les informations. Les visiteurs qui souhaiteraient obtenir davantage de renseignements ça et là pourront ainsi consulter les " bibliothèques de la connaissance ", caissons à tiroirs discrètement placés dans les salles, qui peuvent cacher par exemple des courriers favorables ou défavorables à l'aménagement de la Presqu'île par Perrache (ill. 1). Quant aux documents et lettres indispensables au propos, ils sont mis en scène de manière dynamique : les uns semblent suspendus dans les airs, tout en restant lisibles, les autres ont fait l'objet d'une lecture à voix haute, enregistrée et diffusée dans certaines pièces ; enfin, une fois n'est pas coutume, les supports numériques sont appréciables car ils permettent de feuilleter des archives ou d'observer en trois dimensions le quartier des Célestins et de l'Hôtel-Dieu à une époque révolue. Enfin, des conférences et des visites de la ville enrichissent l'exposition. Malgré tout, le sujet choisi reste trop vaste, si bien que certains aspects semblent survolés. Aussi l'ouvrage publié à cette occasion est-il plus intéressant à lire que l'exposition n'est belle à voir, car celle-ci multiplie les documents, un peu rébarbatifs à contempler et difficiles à consulter, et réunit des ouvres dont la valeur est là encore davantage documentaire qu'artistique ; c'est l'écueil que rencontrent souvent les expositions historiques. De nombreux spécialistes, aussi bien de médecine que de faïence, d'armes, d'économie ou d'art religieux ont participé à ce livre qui n'est pas un catalogue mais offre une synthèse complète de la vie à Lyon au XVIIIe, allant jusqu'à étudier le français qu'on y parlait et les maîtres perruquiers qu'on y trouvait. L'absence d'index malheureusement ne facilite pas sa consultation et les lacunes des légendes des ouvres (dates de l'artiste, dimensions) sont révélatrices de leur statut de simples illustrations.