La Ville, la Construction, les Arts. Visions Italiennes 1909-1939
Janulardo Ettore
Libreria Editrice L'Erma di Bretschneider
Italian and French Text.
Roma, 2016; paperback, pp. 278, 60 b/w ill., 52 b/w plates, cm 17x24.
(lermArte. 17).
series: lermArte
ISBN: 88-913-1176-6 - EAN13: 9788891311764
Subject: Essays (Art or Architecture),Urbanism
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Weight: 0.79 kg
La ville italienne des premières décennies du XXe siècle est marquée par une pluralité de suggestions esthétiques, de réflexions théoriques et de réalisations artistiques et architecturales.
On reconnat d'abord l'image mythique - encore tributaire de fortes fascinations pour l' idée de la ville idéale - de la ville du progrès, de la ville-chantier par laquelle on forge l'avenir. L'allégorie de la construction du lendemain trouve dans l'élaboration futuriste son noyau de développement.
Ce mythe va survivre à lui-mme. Dès le premier après-guerre, dans un panorama artistique faisant du retour à l' ordre le double esthétique de la propagande et de la violence fascistes, on peut avoir recours aux mmes mots et aux mmes images d'avant-guerre - celles concernant la construction de l'avenir - avec d'autres finalités, qui s'avèrent cette fois exclusivement autoritaires et antidémocratiques.
On passe ainsi de l'élan vertical imaginé par l'utopie architecturale futuriste à la théorie d'une ville verticale au sens hiérarchique du mot. Sans pouvoir longtemps imposer un projet de la ville authentiquement fasciste et cohérent, le régime se sert des images de la ville que l'art, la démographie, l'économie, l'histoire et la mythologie peuvent fournir.
Dans le domaine des arts et dans les milieux professionnels, l'on se dispute alors l'honneur d'incarner la tendance la plus fasciste, donc la plus classique, la plus moderne, la plus nationale, selon le composite vocabulaire de l'époque. La réalité historique voit le régime distribuer critiques et encouragements, tout en se consacrant à des opérations concrètes: la création de petits centres habités, mais aussi les démolitions dans les grandes villes.
Le fascisme transforme donc le mythe futuriste de l'urbanisation permanente en projet de glorification urbaine se voulant digne de l'Empire romain.
La vision urbaine fasciste et autarcique, avec son mythe de Rome, se fait enfin submerger par le conflit mondial et par d'autres mythes.