Pascale Marthine Tayou. Always all Ways. [French and English Ed.]

L'exposition Always All Ways du Musée d'art de Malmö et du Musée d'Art Contemporain de Lyon s'intéresse à différents sujets qui interrogent certains aspects de la mixité culturelle. Dans ce contexte, la question de l'environnement est centrale car elle est la base commune sur laquelle reposent les différences culturelles qui en sont aussi dépendantes.
Always All Ways est à l'image de la vie nomade de Pascale Marthine Tayou, de ses transits d'un pays à l'autre et de la manière dont il assemble, puis exploite les impressions qu'il conserve, tant des pays dans lesquels il a vécu que du Cameroun son pays d'origine.
Always All Ways est conçue comme un projet organique et dynamique construit in situ. Le " bruit visuel " et les matériaux utilisés provoquent chez le spectateur une impression à la fois cahotique et " désorientante ".
L'installation Garden Houses est composée de onze structures suspendues figurant une infinie variété de bicoques pavillonnaires. Cette installation évoque un bidonville fait d'images photographiques et de matériaux recyclés - tels que bois, plastique, métal et verre -, mêlés à la fois à des objets trouvés au Cameroun, pays natal de l'artiste, et à des emballages et autres produits de consommation des cultures occidentales.
Dans Garden Houses, Tayou utilise des bruits naturels, eau, chants d'oiseau, pour souligner la façon dont les activités humaines, la nature et les structures urbaines influencent l'environnement.
Dans Octopus, Umbrella City, Plastic bags et Urban Animals, Pascale Marthine Tayou transforme des matériaux préfabriqués en figures organiques ou animalières.
L'exposition démontre l'intérêt de Tayou pour les questions liées à la production et aux ressources naturelles et témoigne de son engagement à l'égard de la surproduction effrénée.
Always All Ways perçoit le global dans le local et vice- versa. L'exposition essaie de créer un point de rencontre entre un corps et un esprit global. C'est le monde et ses fractures culturelles vues localement, ici et maintenant. Les matériaux récupérés de Tayou sont autant de fragments de mondialisation, importés à Malmö et a Lyon. Mais le travail in situ et la façon unique qu'à l'artiste de mixer les objets découverts sur place avec ceux qu'il transporte avec lui, font que c'est un peu de Malmö et de Lyon qu'il exporte à travers le monde.
Ce processus est essentiel, l'échange est vital, et la réflexion de l'artiste sur le mode d'existence nomade, mondiale sans frontière est primordiale.
Cette publication est une coédition réalisée par deux institutions européennes, la Malmö Konsthall et le macLY ON, mais les deux expositions de Malmö et Lyon ne peuvent être considérées comme une exposition itinérante, car si elles ont des similitudes, elles sont conçues indépendamment et " sur le site " par l'artiste.
Le catalogue rend compte du processus de travail de Pascale Marthine Tayou à l'occasion de l'installation de l'exposition à Malmö et à Lyon dans deux espaces totalement différents.
A Lyon, l'exposition conçue à partir du Musée, se poursuit dans trois arrondissements de la ville et résulte d'un partage incroyablement naturel entre 15 lieux privés et publics, institutionnels, confessionnels : commissariat de police, église, boucherie, opéra etc. pour lesquels Pascale Marthine Tayou a conçu, avec des oeuvres déjà là, ou créées pour l'occasion des installations inédites.
Nous souhaitons remercier Pernille Albrethsen et Bernard Blistène pour leur contribution au catalogue.
Nous souhaitons tout particulièrement remercier l'artiste pour son engagement de tous les instants et sa façon inimitable d'impliquer tous ses collaborateurs.
Cette exposition n'aurait pu avoir lieu sans l'engagement des deux musées, sans l'implication remarquable des équipes, sans l'aide précieuse de la galerie Continua, du gouvernement des Pays-bas, Söliste Artiste in Residence Center (SAIR), Jyderup et des élèves de l'Ecole populaire Östra Grevie.